Le Costa Rica récupère un trésor archéologique au Venezuela (partie 2)
Nous vous parlions précédemment du rapatriement historique d’un trésor de 196 pièces pré-colombiennes appartenant au patrimoine costaricien. Ces pièces ont été retrouvées au Venezuela. Voici d’autres détails de cette entreprise rare.
Objets avec un historique
Pour récupérer le lot de 196 objets qui est actuellement retourné au Costa Rica, trois saisies ont été nécessaires, dans un cas controversé qui date également de 2010. Cette année-là, les autorités douanières vénézuéliennes ont confisqué 56 pièces dans des caisses en bois destinées à New York, aux États-Unis.
À la suite de cette découverte, la maison de Mannil à Caracas a été perquisitionnée en 2011, après quoi les autorités ont classé la maison comme un “petit musée”. En 2015, deux autres saisies ont été effectuées au manoir estonien. À ces occasions, 62 et 78 pièces ont été saisies, respectivement.
Pourquoi ces objets sont-ils retournés au Costa Rica maintenant seulement ? Selon Calvo, en raison de la situation politique au Venezuela et parce que les autorités de cette nation ne pouvaient pas maintenir la marchandise, ils l’avaient laissé sous la garde des Mannil.
Cependant, la famille estonienne a vendu la résidence en 2015 et le nouveau propriétaire a ordonné l’enlèvement des têtes de jaguar du mur. C’est ainsi que le parquet vénézuélien les a récupérés et qu’elles pouvaient être renvoyées au Costa Rica, avec le reste des articles.
Un transfert exceptionnel
Comment les objets de ces dimensions peuvent-ils être trafiqués ? Ils le font, principalement, par la mer, moyen de transport le plus adapté à des poids aussi élevés. Un seul metate peut peser plus de 100 kilogrammes.
Quant au moment où le Costa Rica a commencé à être dépouillé du trésor précolombien qu’Harri Mannil possédait et qui est maintenant retourné au pays, Calvo a expliqué qu’il n’y a pas de date exacte de retour. Cependant, il explique que l’affaire remonte à plus de 40 ans.
« Depuis les années 70, le conseil d’administration du Musée national a envoyé une lettre à la police parce qu’ils avaient des informations selon lesquelles l’homme (Harry Mannil) dérobait des morceaux », explique Calvo.
Il a également dit que pendant les années 80, les autorités de cette maison d’art ont vu dans un magazine d’architecture américaine certaines des œuvres en question.
« La maison était sortie dans la publication dans les années 1970, dans laquelle des gens riches étaient présentés montrant leurs maisons. Nous l’avons découvert dans les années 80, parce que quelqu’un a envoyé le magazine au musée », a ajouté Calvo.
Une nouvelle vie s’offre à ce trésor
Une fois que la marchandise arriva à Moín le 2 janvier, elle est restée un peu plus de deux jours afin d’être déballée. Après cela, l’entreprise Mudanzas Mundiales fut la responsable de la cargaison, et, plus tard, celle-ci sera transférée dans les entrepôts du musée, à Pavas (San José).
Il est probable que les artefacts soient temporairement exposées dans cette maison de la culture et, peut-être, certains incorporés de façon permanente dans la salle de l’Histoire Pré-colombienne de ce lieu.
Afin que ce trésor archéologique puisse revenir au pays, le musée a investi 12,5 millions de colons (18.000 euros, ça fait cher les frais de port). Le rapatriement des pièces a été rendu possible grâce à l’aide du consul du Costa Rica au Venezuela, Ana Patricia Villalobos, et la collaboration de la National Gallery et l’Institut du patrimoine culturel du Venezuela.
Lors d’une conférence de presse tenue à Caracas le 22 décembre 2017 pour annoncer le retour des objets, Ernesto Villegas, ministre du Pouvoir populaire pour la culture du Venezuela a dit que c’est la première gestion formelle de ce genre d’entreprise par son pays.
Il a également déclaré que le processus judiciaire se poursuivra et que le procureur vénézuélien cherchera à mettre la responsabilité contre les trafiquants présumés de ces matériaux archéologiques. À suivre !
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