Costa Rica, premier pays d’Amérique Latine à interdire les mines d’or à ciel ouvert
Le Costa Rica est à un pas d’être le premier pays en Amérique Latine à interdire les mines d’or à ciel ouvert ainsi que l’utilisation de cyanure et de mercure dans ce secteur.
La totalité des députés de l’Assemblée Législative du Costa Rica a approuvé à 50 voix contre 0 ce projet de loi qui sera voté définitivement mardi prochain ! La nouvelle législation met fin à tous les projets d’exploitation minière à ciel ouvert en attente d’approbation dans le pays.
Les nouveaux projets de mines d’or interdits
José María Villalta – Parti Frente Amplio – auteur du projet législatif, a affirmé que cette loi est le fruit de la lutte des costariciens et des écologistes qui s’opposent à cette activité au Costa Rica. Une enquête récente montre d’ailleurs que 90% de la population s’oppose à ces projets miniers. Les mines d’or n’ont pas bonne presse au Costa Rica !
La nouvelle loi interdit l’exploration et l’exploitation des mines d’or dans les aires protégées, ainsi que les parcs nationaux, la Péninsule d’Osa, le sud du pays et le Golfe de Nicoya. Elle permet aussi aux miniers artisanaux des régions comme le Guanacaste d’adapter leurs techniques sur une période de 8 ans. Les grands projets miniers seront totalement interdits afin de bénéficier à ces petits artisans regroupés en coopératives.
Le cas Infinito Gold
La loi ne pourra pas atteindre les projets d’exploitation minière déjà autorisés, mais interdit la rénovation des autorisations d’exploitation de ces derniers. Ce qui mettra fin à l’activité minière dans le pays d’ici quelques années. Selon le législateur, cette loi permettra de fermer les mines d’or en cours d’utilisation dans différentes zones du pays, comme celui de la compagnie canadienne Infinito Gold dans la zone nord du territoire.
À Crucitas de San Carlos, Alajuela, la transnationale canadienne, Infinito Gold, prétendait construire un projet d’exploitation d’or à ciel ouvert, projet qui se trouvait paralysé par les tribunaux du pays depuis déjà plusieurs mois. Ce projet avait été signé par l’ex président Oscar Arias Sanchez et déclaré d’intérêt national en 2008. Face à cette menace, le pays tout entier s’était engagé. Le nouveau gouvernement de la récente présidente Laura Chinchilla avait du faire face à de fortes protestations, manifestations et mobilisations populaires, grèves de la faim.
Selon les agences de protection de l’environnement du Costa Rica, l’exploitation minière à Crucitas aurait seulement créée 250 emplois en 10 ans. Des 800 millions de dollars générés par la mine, le pays en aurait obtenu uniquement 11% alors que la transnationale aurait empoché les 89% restants. En contre partie, la mine durant son fonctionnement aurait généré plus de 20 millions de tonnes de déchets, incluant des substances hautement toxiques comme le cyanure, mercure, acide sulfurique, etc. De la même manière, le pays aurait perdu définitivement 264 hectares de forêt primaire et secondaire qui abritent la grande diversité biologique du pays, lequel concentre plus de 5% de la biodiversité mondiale.
Le Costa Rica reste donc fidèle à ses croyances, celles d’un pays libre où le développement économique et social va de paire avec la protection de l’environnement : son prochain objectif, premier pays carbone neutre en 2021 !
1 commentaire au sujet de « Costa Rica, premier pays d’Amérique Latine à interdire les mines d’or à ciel ouvert »
BRONCKART CHRISTOPHE| 5 Nov 2010 à 18:37
Bravo au gouvernement et à madame la présidente ainsi qu’au peuple costa-ricain vous êtes un exemple pour la sauvegarde de la nature