Isla del Coco en danger…
L’île du Coco est un véritable trésor naturel situé dans l’océan Pacifique, à environ 550 km au sud-ouest du Costa Rica. Cette île volcanique, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, est réputée pour sa beauté sauvage, sa biodiversité exceptionnelle et ses légendes de pirates. Cette île, perdue au milieu du Pacifique, est un parc naturel du Costa Rica couvert d’une forêt tropicale humide luxuriante. Elle abrite une faune et une flore endémiques, c’est-à-dire que de nombreuses espèces ne se trouvent nulle part ailleurs sur Terre.
Comme aux Galapagos, l’isolement de ce petit bout de terre a permis à la nature de créer un endémisme impressionnant : 70 espèces de plantes, 64 espèces d’insectes, 4 espèces d’oiseaux, 57 espèces de crustacés, 118 espèces de mollusques, plus de 200 espèces de poissons et 18 espèces de coraux témoignent du caractère unique de cet endroit. Un endémisme extraordinaire, d’autant plus si l’on considère la petite taille de Cocos, seulement 7,6 km de long et 4,4 km de large, soit 23,85 km²
La faune de l’isla del coco
La faune de l’Isla del Coco en danger ? Une étude de biologistes associée à l’observation des plongeurs de loisir montre une diminution du nombre d’individus de certaines espèces de l’Isla del Coco. En 15 ans, ce phénomène s’est accru et le nombre de requins, de raies et de baleines est passé d’un rapport de 5 à 3.
En cause : la pêche illégale de plus en plus sanctionnée et le phénomène del Niño qui a provoqué une nette augmentation de la température de l’eau.
Parmi les espèces étudiées, les requins, les raies, les baleines, les tortues, les poulpes, les maquereaux, les homards et les barracudas. Les requins sont les plus touchés et la population des marteaux est en diminution dans ce sanctuaire et cela se traduit par une absence presque totale durant certaines périodes de l’année.
Les baleines à bosses n’y sont visibles que de juin à septembre, alors qu’il était facile de les voir de mars à octobre. Les raies tachetées ont également subi une nette diminution.
Les espèces invasives
Outre le phénomène El Niño et la pêche illégale, l’isla del Coco doit faire face à un autre problème : les espèces invasives qui constituent une menace majeure pour sa biodiversité.
En effet, les pirates, les pêcheurs et autres visiteurs de l’île ont amené certaines espèces qui se sont particulièrement développées.
Qu’est-ce qu’une espèce invasive ?
Une espèce invasive est une plante, un animal ou un autre organisme introduit dans un nouvel environnement où il n’y a pas de prédateurs naturels pour réguler sa population. Ces espèces peuvent proliférer rapidement, souvent au détriment des espèces locales, perturbant ainsi les écosystèmes et causant des dommages écologiques significatifs.
Principales espèces invasives sur l’Isla del Coco
Les plantes invasives :
- Cenchrus echinatus : cette plante herbacée, également connue sous le nom de « herbe à pics », est l’une des principales espèces végétales envahissantes sur l’île. Elle forme des tapis denses qui peuvent étouffer les plantes indigènes, réduisant ainsi la diversité végétale de l’île.
- Saccharum spontaneum : une autre espèce envahissante, cette herbe de la famille des graminées est capable de coloniser rapidement les espaces ouverts, empêchant la régénération naturelle de la végétation endémique.
Les animaux invasifs :
- Rats (Rattus rattus et Rattus norvegicus) : les rats sont parmi les espèces invasives les plus dévastatrices sur l’île. Introduits par les marins il y a des siècles, ils se sont multipliés et ont causé des ravages en se nourrissant des œufs d’oiseaux marins et des jeunes oiseaux, ainsi que des espèces végétales indigènes. Leur présence a conduit à une réduction drastique des populations d’espèces endémiques.
- Chats sauvages (Felis catus) : les chats domestiques introduits qui sont devenus sauvages sur l’île représentent une autre menace importante. Ces prédateurs chassent non seulement les oiseaux et les petits mammifères endémiques, mais ils perturbent également l’équilibre de l’écosystème local.
- Les chèvres : les pirates et les pêcheurs qui naviguaient sur des gros bateaux transportaient souvent des chèvres pour leur fournir du lait. Une fois sur l’île, certaines d’entre elles sont restées et se sont reproduites. Elles mangent certaines espèces de plantes et d’écorces qui endommagent cet écosystème fragile.
Impacts des espèces invasives sur l’écosystème
Les espèces invasives à l’Isla del Coco ont des effets dévastateurs sur la biodiversité de l’île. Les plantes envahissantes supplantent la flore indigène, modifiant ainsi les habitats naturels et réduisant la nourriture disponible pour les animaux locaux. Les rats et les chats, en tant que prédateurs introduits, perturbent les chaînes alimentaires et menacent les espèces endémiques d’extinction.
Ces espèces invasives peuvent aussi altérer la structure des sols, affecter les processus de pollinisation et modifier les régimes hydrologiques locaux.
Efforts de contrôle et de gestion
Reconnaissant la menace que représentent les espèces invasives, le gouvernement du Costa Rica, en collaboration avec des organisations internationales, a mis en place plusieurs programmes pour contrôler et éradiquer ces espèces sur l’île.
- Éradication des rats et des chats : des campagnes de piégeage et d’empoisonnement ont été mises en place pour réduire les populations de rats et de chats. Ces efforts sont cruciaux pour protéger les espèces d’oiseaux marins, les reptiles et les amphibiens endémiques.
- Contrôle des plantes invasives : des efforts manuels, tels que l’arrachage des plantes envahissantes, sont effectués par des équipes de conservation. Cependant, en raison de la nature isolée de l’île, ces efforts nécessitent une main-d’œuvre considérable et un suivi constant.
Importance de la prévention
La prévention est la clé pour protéger l’Isla del Coco contre de nouvelles introductions d’espèces invasives. Cela inclut des mesures strictes de biosécurité pour les visiteurs et les navires qui accostent sur l’île. Le contrôle des bagages, des provisions et des matériaux de construction pour empêcher l’introduction accidentelle de nouvelles espèces est essentiel pour préserver cet écosystème unique.
La plongée à l’isla del coco
Les recherches ont été menées de 1991 à 2008 en collaboration avec les équipes des tours organisateurs des plongées touristiques de l’Isla del Coco. Bel exemple du tourisme au service de la science et de la protection de l’environnement. Les données observées sur une période prolongée permettront de mieux comprendre le comportement des espèces et de savoir en particulier si ce sont des résidents de l’île ou seulement des migrateurs.
Toutefois, depuis trois ans, la température moyenne de l’eau a baissé et cela favorise l’apparition de nouvelles espèces. Le requin tigre, par exemple, s’observe aujourd’hui presque quotidiennement, tandis qu’il n’était présent que 2 à 3 jours dans l’année auparavant.
Toutes ces données permettront d’améliorer les stratégies de recherche et de protection, et nous souhaitons que cet espace protégé qui reste l’un des plus riches en biodiversité du monde, conservera sa beauté et son exceptionnelle richesse. Il est vrai qu’un plongeur qui n’a jamais vu Coco trouvera encore aujourd’hui l’endroit magique et seuls les habitués peuvent dire que le nombre d’individus a baissé.
Pour plus de détails, visitez : http://www.cocosisland.org/
Les personnes passionnées de plongée sous-marine ont forcément entendu parler de cette merveille. Cependant, il est important de noter que si vous souhaitez organiser un circuit au Costa Rica pour aller plonger à l’île du Coco, il faut s’y prendre longtemps à l’avance. Les places sont chères et limitées.
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