Guanacaste ou Osa : pour quel tourisme optez-vous ?
Le Costa Rica, bien qu’un petit pays, possède des paysages très variés et sur la même côte, Pacifique. Vous pourrez profitez des ambiances, climats et activités particulièrement divers du pays ! Plutôt le développé Guanacaste (Tamarindo, playa Coco) ou la sauvage Osa (Corcovado, Drake) ?
Guanacaste nord, de Tamarindo à Papagayo
Force est de constater que le développement du tourisme dans la région du Guanacaste qui promettait le développement économique n’a en fait apporté que plus de problèmes que de bienfaits.
En effet, cette zone, située au nord-ouest du Costa Rica, a développé un tourisme sauvage, mal encadré et il en résulte des problèmes essentiels :
- Les habitants se voient privés d’eau durant plusieurs jours dans certains villages comme Sardinal, tandis qu’à quelques centaines de mètres, les riches Américains traînent leurs pieds sur des terrains de golf verdoyants, même en pleine sècheresse !
- D’autres communautés locales ne peuvent plus accéder aux plages « publiques », du côté de Tamarindo, comme à Flamingo ou à Conchal, car les propriétaires se sont approprié les chemins publics.
- Des zones humides ont été drainées pour pouvoir y construire des hôtels, au détriment de la faune et la flore. Mais le problème principal reste le développement des gigantesques resorts, démesurés pour le Costa Rica. Ils ne respectent pas ou peu les précautions d’usage. Un hôtel de 700 chambres comme l’hôtel Riu peut-il vraiment être sans conséquence pour l’environnement ? Certainement pas.
Intérêts économiques, mais pour qui ?
Ces développements ont-ils réellement un intérêt économique pour les populations locales ? Nous savons que non.
- Ces mêmes hôtels n’emploient que des personnes de langue anglaise. Pourquoi parler espagnol ?! Ces mégas structures recrutent la majorité de leurs employés à San José, déjà formés, et se préoccupent peu du développement local et des communautés à proximité.
- En basse saison, la moitié des employés sont purement et simplement remerciés jusqu’à la saison suivante.
- Les agriculteurs expropriés pour construire ces complexes sont aujourd’hui exclus du système. Les villages n’ont pas vu se développer leur commerce, la clientèle des grands resorts étant confinée, services à l’appui, dans l’enceinte de l’hôtel. Pourquoi sortir, ils ont tout sur place ? épicerie, souvenirs souvent venant de Chine, pharmacie, bars et discothèque…
- Et ne parlons pas non plus de la disparition des tortues à Playa Grande ! Elles venaient par centaines pondre sur la plage et aujourd’hui sont effrayées par les lumières et les bruits liés à ces développements.
Il est dommage qu’une telle destruction des ressources environnementales et humaines ait lieu au Costa Rica, pays reconnu dans le monde entier pour son activisme en matière de développement durable. Il est grand temps d’y remédier. De nombreuses voix et associations s’élèvent et les instances dirigeantes doivent maintenant agir pour préserver ce qui peut encore l’être dans cette région.
Toutefois, tout n’est pas noir dans le Guanacaste nord et certaines zones comme Santa Rosa, les îles de Murcielago, aujourd’hui protégées, restent des zones à visiter pour les amoureux de la nature.
À l’inverse, à seulement quelques centaines de kilomètres plus au sud, une autre option a été choisie : la péninsule d’Osa.
La Péninsule d’Osa
La péninsule d’Osa, dans le sud du pays, a pour sa part développé son propre concept de tourisme. Un tourisme à petite échelle et à faible densité qui présente de nombreux avantages. Le parc Corcovado qui attire de nombreux visiteurs a permis à Osa de se développer tout en respectant environnement et populations.
Là où l’on ne trouvait autrefois qu’une « pulperia » (petite épicerie), on rencontre aujourd’hui un mini-super utile à toute la population ; la personne chargée de l’entretien d’un hôtel hier est maintenant patron de son propre restaurant ; le commandant de bord qui travaillait pour des hôtels de la zone est aujourd’hui propriétaire de son propre bateau et offre ses propres services. Tous ont travaillé dans le sens d’un tourisme durable.
Formations, utilisations des compétences font qu’un touriste qui arrive à Drake ou à Puerto Jimenez n’a pas ce sentiment de déjà vu. Ici, tout est différent. Preuve que cela fonctionne. La masse est loin d’être synonyme de qualité.
Des circuits dans la péninsule d’Osa
Costa Rica Découverte, organise de nombreux circuits au Costa Rica passant par cette région et rencontre souvent des difficultés de disponibilités dans les hôtels, mais le jeu en vaut la chandelle.
Si, comme la majorité de nos clients, lors de votre voyage au Costa Rica, vous souhaitez découvrir l’essence même du pays, sa richesse, sa nature, ce n’est pas dans le nord du Guanacaste à Playa Coco ou Tamarindo mais plus probablement à la péninsule d’Osa que votre séjour s’orientera.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à visionner ce reportage réalisé dans le pays : Quebrando los Huevos de Oro
1 commentaire au sujet de « Guanacaste ou Osa : pour quel tourisme optez-vous ? »
LIZAA| 23 Juil 2010 à 3:19
Dur révélation. Ça fait depuis ma licence en tourisme durable que je regarde le Costa Rica de loin, avec envie et le projet d’aller y faire un tour. On m’avait déjà parlé des aspects négatifs un peu cachés sur l’écotourisme là bas, mais je voulais – et veux toujours- me faire ma propre idée, au delà du fait que ce pays à l’air aussi extraordinaire (dans ce qu’il reflète encore une fois: diversité naturelle, qualité de vie, stabilité …). Mais j’attends de m’en rendre compte par moi même. La vidéo en lien me rappelle par certains côtés l’île Maurice et les désastres causés par l’invasion des hôtels qui ont « bétonnisé » les côtes. Désillusion ? la vérité réside dans un destination marketisée pour attirer les bobos dans des écolodges de luxe ? ou des erreurs qui se perdent parce qu’on a pas encore trouver l’accord idéal pour combiner tourisme, durabilité et prestations de qualité ?
Peut-être que je reviendrais dans quelques mois avec des réponses, en tout cas si quelqu’un entend parler d’un projet d’écotourisme auquel je pourrais me greffer là bas, je suis toute ouïe. J’ai bien pensé à participer à un projet avec les tortues, mais ce sont souvent des programmes payants et ce n’est pas dans mon … budget/éthique ?