La filière bois Costaricienne en pleine forme

La filière bois costaricienne : un modèle de gestion durable

Le Costa Rica s’est imposé comme un exemple mondial en matière de gestion forestière durable. Ce petit pays d’Amérique centrale a réussi à concilier développement économique et protection de l’environnement, faisant de sa filière bois un modèle unique.

Un récent rapport vient démontrer la bonne santé du secteur, et l’efficacité des mesures en faveur de la reforestation efficaces. En effet, 72% du bois utilisé dans le pays pour la construction, la fabrication de meubles et d’autres utilisations provient de plantations forestières qui ont été cultivées à cet effet, 19% des terres sont retirés de l’usage agricole et seulement 9% provient de forêts naturelles.

Un patrimoine forestier exceptionnel

Le Costa Rica possède une richesse forestière exceptionnelle, couvrant plus de la moitié de son territoire. Ces forêts abritent une biodiversité remarquable et jouent un rôle crucial dans la régulation du climat et la protection des sols.

Le secteur bois au Costa Rica

Ce rapport provient de l’Office national des forêts (ONF), organisme public créé par l’état et non-producteurs de bois. Selon le directeur exécutif de l’ONF, le secteur forestier national est optimiste, tant en termes de conservation, d’efficacité et même dans l’attitude des producteurs.

« Le pays dispose d’une couverture forestière de 52%, ce qui comprend les parcs nationaux et les plantations forestières. En outre, le taux de reboisement augmente chaque année », a-t-il déclaré.

Nous devons également reconnaître les progrès que le pays a fait dans le système des services environnementaux, ce qui encourage la protection des forêts, la conservation de la biodiversité d’un site et l’aide à la capture des gaz à effet de serre.

Le succès de la filière bois costaricienne repose sur plusieurs piliers :

Certification FSC : le Costa Rica a adopté la certification Forest Stewardship Council (FSC) pour garantir que l’exploitation forestière est réalisée de manière responsable et durable. Cette certification assure que le bois est produit en respectant des normes environnementales, sociales, et économiques strictes.
Programmes de Paiement pour Services Environnementaux (PSE) : Le gouvernement costaricien a mis en place des programmes de PSE, où les propriétaires forestiers sont rémunérés pour les services écologiques fournis par leurs forêts, tels que la capture du carbone, la protection de la biodiversité, et la préservation des ressources hydriques. Ce système encourage la conservation des forêts et la gestion durable des terres.
La reforestation : le pays a mis en place des programmes ambitieux de reforestation, permettant de compenser les pertes forestières et d’augmenter le couvert forestier.
La valorisation des produits forestiers non ligneux : outre le bois, le Costa Rica valorise d’autres produits forestiers non ligneux, tels que les fruits des forêts, les plantes médicinales et les produits artisanaux, créant ainsi de nouvelles sources de revenus pour les communautés locales.
La participation des communautés locales : les populations locales sont étroitement associées à la gestion des forêts, ce qui garantit une meilleure prise en compte de leurs besoins et de leurs connaissances.

Principales espèces exploitées

Teck (Tectona grandis) : le teck est l’une des espèces les plus importantes dans les plantations forestières au Costa Rica. Réputé pour sa durabilité et sa résistance aux intempéries, le bois de teck est principalement exporté pour la fabrication de meubles et d’autres produits de bois de haute qualité.
Melina (Gmelina arborea) : le melina est une espèce à croissance rapide, couramment cultivée dans le pays. Son bois, de couleur claire, est utilisé pour la construction, la fabrication de palettes, et d’autres usages industriels.
Eucalyptus : l’eucalyptus est également cultivé dans des plantations pour son bois, qui est utilisé principalement pour le papier, le charbon de bois, et les poteaux.

Industries du bois

Sciage et transformation : Le Costa Rica possède plusieurs scieries et usines de transformation du bois, qui transforment les grumes en produits finis tels que les planches, le contreplaqué, et les panneaux de particules. Une partie importante de la production est destinée à l’exportation, principalement vers les États-Unis et l’Europe.
Exportation : Les produits en bois costariciens sont exportés dans de nombreux pays, le teck étant particulièrement prisé sur les marchés internationaux. L’exportation de bois représente une source de revenus importante pour le pays, contribuant à l’économie tout en soutenant les efforts de conservation.

Défis et opportunités

Déforestation illégale : malgré les progrès réalisés, le Costa Rica est toujours confronté au défi de la déforestation illégale, principalement dans les zones protégées. Les autorités travaillent activement pour renforcer les lois et les régulations afin de combattre cette menace.
Concilier production et conservation : un défi majeur pour la filière bois est de maintenir un équilibre entre la production de bois commercial et la conservation des écosystèmes forestiers. Les pratiques d’exploitation doivent être continuellement adaptées pour minimiser l’impact environnemental tout en répondant aux besoins économiques.
Développement de produits à valeur ajoutée : il existe une opportunité pour le Costa Rica de diversifier ses produits en bois en développant des produits à valeur ajoutée, tels que les meubles, les produits d’artisanat, et les matériaux de construction innovants. Cela pourrait renforcer la compétitivité de l’industrie du bois sur les marchés internationaux tout en créant des emplois locaux.

Perspectives futures

Renforcement des pratiques durables : le Costa Rica continue de s’engager en faveur de la gestion forestière durable. L’amélioration des pratiques de reboisement, la promotion de nouvelles technologies dans la transformation du bois, et l’expansion des plantations certifiées FSC sont des domaines clés pour l’avenir.
Rôle du tourisme écotouristique : le tourisme, notamment l’écotourisme, joue un rôle complémentaire en offrant une source de revenus alternative à l’exploitation forestière. De nombreux touristes visitent les réserves forestières privées, où ils peuvent observer la biodiversité et comprendre l’importance des pratiques durables.
Adaptation au changement climatique : le secteur forestier devra également s’adapter aux impacts du changement climatique, qui peut affecter la croissance des arbres, la biodiversité des forêts, et la disponibilité des ressources en eau. Des stratégies d’adaptation seront nécessaires pour maintenir la résilience des écosystèmes forestiers.

Le Minae : ministère de l’environnement et des énergies

Le MINAE, ou Ministerio de Ambiente y Energía (Ministère de l’Environnement et de l’Énergie), joue un rôle central dans la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles au Costa Rica. Ce ministère est l’un des piliers des politiques de durabilité du pays, qui est souvent cité comme un modèle mondial en matière de conservation et d’énergies renouvelables.

Le Minae permet en outre de concilier politique touristique, politique de la filière bois et politique environnemental. Ces trois axes sont parfois en contradiction et le ministère se doit de concilier et de statuer sur les enjeux des ces différents acteurs.

Parmi les rôles qui incombent à ce ministère :

Gestion des aires protégées : Le MINAE supervise la gestion des parcs nationaux au Costa Rica, les réserves naturelles et autres zones protégées, qui couvrent environ 25 % du territoire costaricien. Le ministère travaille à la préservation de la biodiversité, à la protection des écosystèmes critiques, et à la conservation des espèces menacées.
Régulation de l’exploitation des ressources naturelles le ministère doit réguler l’exploitation des ressources naturelles, telles que les forêts, l’eau, et les minerais. Le MINAE veille à ce que l’extraction de ces ressources se fasse de manière durable, en accord avec les principes de protection environnementale du pays.

C’est aujourd’hui grâce à ce ministère que les voyageurs peuvent profiter de nombreuses aires protégées et les visiter durant leur circuit au Costa Rica.

Ces données témoignent de la prise de conscience de certains pays, et leur volonté de vouloir mettre en œuvre de véritables politiques environnementales. Espérons que d’autres pays appliqueront les mêmes politiques pour préserver nos forêts et le futur de la planète.