JFK et l’éruption du volcan Irazu
Lorsque JFK atterrit à l’aéroport de San Jose ce 19 mars 1963, tout le peuple costaricien et le président Francisco Orlich, sont heureux d’accueillir le leader de la superpuissance américaine.
En lisant ce titre, vous allez certainement penser, « quel est le rapport entre le 35eme président des États-Unis et le plus haut volcan d’Amérique centrale ? Encore un titre pour attirer le lectorat et faire du clic » ! En effet, a priori, John Fitzgerald Kennedy et le Volcan Irazu n’ont rien à voir. A priori seulement…
Une arrivée explosive
Savoir que le grand voisin américain s’intéresse à leur « petit pays » enorgueillit tous les Ticos et on se prépare à deux jours de fête. Portant un invité surprise va s’ajouter à la fête, le volcan Irazu.
Ainsi, depuis environ une semaine, le volcan Irazu est entré en éruption. Du haut de ses 3432 mètres, de gigantesques nuages de fumée s’échappent sans discontinuer de son cratère. À l’époque, les moyens de communication ne sont pas suffisants pour relayer l’information et personne ne se soucie guère des mouvements de colère du Colosse. Ce volcan très actif avait déjà rugi à trois reprises au XXeme siècle, en 1917, 1928 et 1939. C’est un panache montant à 8.000 mètres en 4 minutes qui surprendra les habitants les plus proches.
Préservée par les vents, la ville de San José sera finalement touchée par le nuage de cendre ce 19 mars 1963. Presque au même moment, le président américain foule le sol costaricien pour la première fois. Durant toute la durée de son séjour, John Fitzgerald Kennedy doit s’essuyer le visage et se protéger des cendres. Autant dire que la fête est gâchée. Après 39 heures, JFK quitte le Costa Rica avec l’image d’un pays sous les cendres. Un moindre mal comparé au sort des Costariciens.
Éruption de plus de 2 ans
Pendant 700 jours, le Colosse va cracher de la fumée. Les principales victimes des cendres sont les habitants des villes de l’ouest de la vallée centrale (San Jose, Alajuela et Heredia). Mille tonnes de cendre tombent chaque mois. Ces chutes détruisent toutes les cultures autour du volcan. Tous les jours, au réveil, il faut balayer les rues, les toits des voitures, etc. Durant la saison des pluies, ce sont de véritables avalanches de boue qui dévalent les pentes de la vallée centrale. Au total, 30 personnes décèdent à cause de l’éruption.
Haroun Tazieff fut mandaté par l’Unesco en tant que consultant et après une étude approfondie, il conseilla la mise en place d’un mur anti-lahars (torrents de boue liés à l’accumulation des cendres). Les autorités costariciennes de l’époque furent difficile à convaincre, mais M.J. Labbens, représentant de l’Unesco au Costa Rica, fit un travail de diplomatie exceptionnel et le gouvernement de l’époque finit par effectuer les travaux préconisés.
Finalement, les cendres ont atteint jusqu’à la région du Guanacaste, au nord-ouest du pays. C’est seulement l’arrêt de l’émission des fumées, 700 jours plus tard, qui permit un retour à la normale dans le pays.
Aujourd’hui encore, des fumerolles s’échappent du cratère de l’Irazu. Le Colosse ne s’est que peu manifesté depuis cet évènement. Toutefois, les spécialistes se sont dotés de moyens techniques pour essayer de prévoir une éventuelle éruption. Une éruption qui malgré son anticipation aurait des conséquences dramatiques sur la vie du Costa Rica. En effet, de nombreuses antennes de télécommunication se trouvent sur les flancs du volcan. Et sans aucun doute, plus personne ne souhaite passer deux ans sous les cendres.
C’est la raison pour laquelle, lorsque l’on évoque l’année 1963 et la venue de JFK, on ne peut pas la dissocier de l’une des plus grosses catastrophes naturelles traversées par le Costa Rica : l’éruption du volcan Irazu.
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