Costa Rica, culture : la philosophie des petites choses
La culture du Costa Rica a trouvé le bonheur dans sa nature luxuriante et dans la valeur du simple. Découvrez une chanson du folklore du Costa Rica qui dépeint parfaitement cette philosophie. Passionnés de littérature, nous faisons un lien entre cette belle chanson du folklore costaricien et Du Bellay.
Du Bellay part en Italie et découvre que le bonheur existait déjà dans sa campagne angevine
En 1553, Joachim Du Bellay fait un voyage en Italie. À son retour, il publie, entre autres poèmes, le sonnet « Heureux qui comme Ulysse ». Pour Du Bellay, comme pour nous aujourd’hui, 500 ans plus tard, le voyage est un motif de joie et de bonheur. Mais ce qui rend vraiment le poète heureux, c’est de pouvoir, après son voyage, retourner dans son petit village.
Pour situer le contexte, à la Renaissance l’Italie était la référence en matière de prestige et de bon goût. En Europe, on admirait l’Italie et on cherchait à imiter sa magnificence éternelle. Pour les Français, la France est un pays rural et moyenageux. L’avènement du sonnet à la Renaissance témoigne de cette volonté de se rapprocher des formes et des usages italiens.
Cependant, après avoir cherché le bonheur dans les prétentieux palais du Mont Palatin, Du Bellay découvre que le bonheur réside dans ce qu’il a connu toute sa vie. La douceur angevine. Son petit Liré. Sa campagne avec ses cheminées fumantes, ses jardins colorés, ses toits en ardoise, et sa Loire. Tout cela valait plus que ces contemporains avaient cru beau et prestigieux. Pour Du Bellay, il a fallu quitter la maison pour se rendre compte qu’avant même de partir, il était heureux et que tout ce qu’il cherchait à l’extérieur se trouvait dans son village et dans les petites choses.
Mais qu’est-ce que tout cela a à voir avec la Culture du Costa Rica ?
En effet, la culture du Costa Rica y a toujours cru. C’est peut-être pour cela qu’aujourd’hui, ce petit pays d’Amérique centrale est reconnu comme le pays de la Pura Vida, de la tranquillité, de l’hospitalité et du sourire face à l’adversité.
Caña Dulce pa’ moler (canne à sucre à moudre) est une chanson populaire costaricienne. Ecrite en 1927 par un professeur de musique de San Ramón de Alajuela, elle dépeint parfaitement cette conception du bonheur costaricien. Un paysan rêvasse et décrit une scène merveilleuse typique de la culture du Costa Rica. C’est la période de maturation de la canne à sucre. Les fleurs pointent vers le ciel. Il est dans sa petite ferme, avec ses bœufs, avec l’amour de sa femme. Il n’a rien à envier à aucun roi riche dans le monde.
Ainsi, le thème principal, qui donne son nom à la chanson, est la culture de la canne à sucre. Pour le paysan costaricien de l’époque, cette culture symbolisait le travail et la subsistance quotidienne, mais aussi la douceur de vivre. Grâce à la canne à sucre, les campagnes étaient remplies de produits sucrés et servait même de matière première pour la fabrication de liqueurs. La canne à sucre, c’était le travail et le bonheur.
Et d’où vient cette supposée idiosyncrasie du simple ?
L’une des théories les plus reconnues justifie cette vision du monde par le peu d’intérêt que la couronne espagnole accordait à cette autrefois province espagnole. Comme cette région ne possédait pas les ressources minérales qui importaient à la couronne, le royaume espagnol a immédiatement abandonné presque tout intérêt pour cette région. En conséquence, la dynamique sociale est restée à une faible échelle. Une petite population métisse qui se consacre principalement à une économie agraire. Tout le monde avait accès à la terre et chacun devait assurer sa subsistance quotidienne. De là découle, cet idéal de bonheur colonial de la culture du Costa Rica basé sur 3 piliers : toit, famille et travail.
Du Bellay avait besoin d’aller en Italie pour savoir qu’il n’avait rien à envier aux Italiens. Sa campagne simple et belle lui donnait tout ce dont il avait besoin pour être heureux. Le paysan costaricien n’avait pas besoin de quitter son foyer pour savoir qu’il était heureux. Il était né au Costa Rica. Nous vous laissons deux options : soit vous découvrez que vous êtes heureux chez vous, soit vous venez au Costa Rica pour trouver le bonheur au Paradis vert et avec sa Pura Vida.
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