ADIO : sauvegarde des tortues d’Ostional
Certains magazines n’hésitent pas à publier des images sensationnelles et apparemment scandaleuses en les sortant de leur contexte. Petite mise au point au sujet de l’association ADIO : ceci n’est pas un pillage !
ADIO : le refuge national de vie sauvage
Ces photos, objets de tous les scandales, sont prises par les autorités locales du programme ADIO (Asociación de Desarrollo Integral de Ostional) au refuge d’Ostional dans le Guanacaste lors de la première arribada. C’est en 1987 que cette association a vu le jour et obtenu son statut juridique.
ADIO est une organisation costaricienne, à but non lucratif, dont la mission est de protéger et de rétablir la population des tortues Olivâtre ou Ridley, mais également de protéger les autres espèces de tortues marines menacées d’extinction qui nichent sur les plages de Nancite, de Nosara et d’Ostional (tortues luth et tortues vertes).
Recueillir des données scientifiques sur leur comportement en matière de reproduction, mesurer les variations des populations sont également l’un des objectifs de l’association. En échange, les membres sont autorisés à prélever les œufs pendant les premières 36 heures qui suivent une arribada. Les œufs doivent être emballés dans des sacs en plastique portant le logo ADIO et sont ensuite vendus dans l’ensemble du pays.
Cela représente environ 1% des oeufs. Cette implication de la communauté fait qu’elle organise elle-même la protection des tortues, le nettoyage de la plage, le contrôle de la végétation, l’aide aux bébés tortues lors de l’éclosion et les patrouilles sur la plage pour lutter contre les braconniers et nombreux autres prédateurs. Les données collectées par les membres de l’association sont intégrées dans un plan annuel qui est ensuite révisé par le ministère de l’Environnement et de l’Énergie (MINAE) et l’INCOPESCA (Instituto Costarricense de Pesca y Acuicultura).
Les autres aspirations de ADIO
D’autres projets sont également financés grâce aux revenus générés par la vente de ces œufs comme : l’aide aux écoles locales, l’entretien des routes, les bourses aux étudiants à faible revenu, l’aide aux personnes âgées de cette communauté, des activités d’éducation environnementale dans toutes les écoles de la région entière. Depuis 1987 et la mise en place de cette gestion, la croissance des populations de tortues est plus que correcte et le statut socio-économique de toute la communauté a augmenté.
Ce programme, unique au monde, est un véritable succès. Il montre à quel point l’implication des communautés locales, leur formation, leur intégration est primordiale.
Le refuge d’Ostional est le seul endroit où vous pourrez observer toute l’année des tortues et régulièrement des arribadas. Toutefois, c’est d’août à octobre que la saison de nidification est la plus haute et que vous aurez le plus de chance d’assister à une arribada.
Ostional, reste l’un des sites majeurs dans le monde avec l’Inde et le Mexique pour la ponte et la reproduction des tortues olivâtres avec environ 200 000 nids.
Le bénévolat
Il est possible d’effectuer un travail bénévole à Ostional. Les personnes intéressées peuvent appeler directement le Refuge pour obtenir plus d’informations, mais également l’association des Volontaires ASVO.
2 commentaires au sujet de « ADIO : sauvegarde des tortues d’Ostional »
M.KEMPGENS| 25 Mar 2012 à 15:06
Réponse à un ami que je transmets à mes autres amis…
Bonjour Marc,
VEUX-TU BIEN FAIRE SUIVRE MA REPONSE
Comme beaucoup de personnes savent que mon fils réside au Costa Rica, elles m’envoient ce message qui m’attriste profondément et j’y réponds régulièrement.
J’ai personnellement assisté à une ponte de tortues Luth sur la Playa Grange du Pacifique.
C’était la nuit, nous étions un petit groupe de personnes qui avaient réservé leur place.
Des gardes surveillaient étroitement les plages et en interdisaient l’accès aux personnes non accompagnées d’un guide.
On devait se suivre en silence, à la queue leu leu. On ne pouvait ni photographier ni filmer de peur que les flashes ne dérangent les tortues.
Je me suis trouvée à un mètre d’une de ces énormes tortues Luth à côté d’une biologiste qui récoltait les œufs pour les mettre en incubation (selon la température de l’incubateur, on obtient des mâles ou des femelles !).
Le nombre de tortues diminue chaque année suite à la pollution, aux filets dérivant et au fait qu’elles absorbent des sacs en plastique à la place des méduses dont elles se nourrissent.
Il y en avait très peu lorsque j’y suis allée en haute saison de ponte.
En te référant au Blog ci-après, tu seras bien informé sur ce qui se passe exactement au CR.
ANNE| 26 Mar 2012 à 10:08
Bonjour,
En ce qui concerne Playa Grande les erreurs du passé servent aujourd’hui. En effet, cette zone s’est développée anarchiquement et les tortues ne viennent plus ou peu pondre ici. Toutefois, de nombreuses autres zones sont beaucoup mieux protégées et accueillent la ponte de tortues de plus en lus chaque année. Certaines espèces qui étaient en voie de disparition sont aujourd’hui très protégées et leur population augmente significativement. Les exemples comme Playa Grande sont déplorables mais les prises de conscience permettent d’aller dans le bon sens. La zone Caraïbes et le pacifique sud sont les plus actifs en matière de protection et de résultats positifs. Si l’on souhaite voir les tortues pondre il vaut mieux privilégier les plages d’Ostional, de Tortuga et de Tortuguero au Costa Rica. La Guanacaste Nord a malheureusement perdu cette opportunité et je reconnais que c’est très dommage. Toutefois, les bonnes volontés de part et d’autre du pays sont en marche.