Nicaragua : population métissée

Le peuple du Nicaragua est constitué de nombreuses origines ce qui en fait leur richesse culturelle et ce depuis l’époque précolombienne. Les couleurs de peau se mélangent en harmonies du blanc au noir en passant par le café…

La plupart d’entres eux sont d’origine métisse, mélange des conquistadors et d’indigènes. La population se compose de 69% de métis, 17% de blancs issus de l’immigration d’origine espagnole, allemande, anglaise, italienne, portugaise et française, 9% de noirs et 5% d’amérindiens et des populations autochtones.

L’époque précolombienne au Nicaragua

Le continent fut d’abord peuplé d’amérindiens et le Nicaragua ne fait pas exception. La présence humaine au Nicaragua remonte au moins à 6000 ans comme en témoignent les empreintes de Acahualinca découvertes en 1874.

Au Xème siècle, de nombreuses tribus étaient disséminées à travers le pays comme les Chibchas, les Chorotegas d’origine Maya, les Matagalpas qui furent repoussés par les diverses invasions comme celle des Chorotegas. D’autres, d’origine Nahua, influencés par la culture Aztèque, alors que dans la zone Caraïbe, on trouvait les Sumus ou Mayangnas, les Ramas et les Miskitos ont laissé des traces plus ou moins marquées.

La plupart étaient des tribus nomades qui circulaient le long des côtes et des rivières. 

L’époque coloniale

Les Espagnols furent les plus grands colonisateurs du continent et leur type caucasien se retrouve aujourd’hui très nettement dans les populations d’Amérique centrale. C’est en 1500 que l’invasion commença. Les conquistadors se virent offrir des trésors à leurs yeux de la part des Nicaraos. En 1524, ils fondèrent Granada et Leon ainsi que d’autres villes proches des populations indigènes qui leur fournissaient ainsi de la main d’œuvre.

Cependant, ils firent venir une main d’œuvre plus efficace et ainsi les premiers noirs apparurent dans le pays. La ségrégation avait lieu ici aussi et les propriétaires fonciers avaient dans leurs fermes un quartier indigène et un quartier noir.

En 1639, un bateau négrier portugais qui transportait des esclaves originaires du Golfe de la Guinée subit une émeute et échoua sur la côte Caraïbes du Nicaragua. Des centaines de noirs se sont dispersés sur la côte, où ils furent reçus et acceptés par les indigènes Miskitos et avec qui ils se sont mélangés.

Les Anglais, après s’être installés durant plusieurs décennies, préférèrent l’île de la Jamaïque et délaissèrent le Nicaragua. Toutefois, ils conquirent l’île de Saint Vincent et les Garifunas (noirs issus de navires négriers) furent envoyés dans leurs colonies comme le Honduras. De là, certains groupes rejoignirent le Nicaragua et s’y installèrent.

Du XIXème siècle à nos jours

En 1821, le Nicaragua, comme ses voisins, commence à vouloir obtenir leur indépendance. Mais il fallu attendre 1838 pour que le Nicaragua deviennent une République indépendante.

Au début du XXème siècle, ce sont des colons venus d’Allemagne pour la production de café qui laissèrent alors leurs gênes dans la population. Il est aujourd’hui difficile de trouver des Nicaraguayens qui n’ont pas de gênes négroïdes, caucasiens ou indigènes. Cependant, sur la côte Caraïbes, les communautés de Sumos (ou Sumus) ou Mayangnas, des Misquitos et des Garífunas sont identifiables grâce à leur culture et leur langue. Pour défendre leurs droits, cette frange de la population nicaraguayenne a lutté et gagné son autonomie il y a 30 ans à peine. Aujourd’hui, on estime qu’environ 3% de la population parlent encore des langues indigènes comme le Misquitos, Sumus et Rama.

C’est ce mélange, ce métissage qui rend sans doute le pays si attachant. On y va pour voir, on s’y arrête et on est sous le charme…